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Une mystérieuse fraternité veut refaire vivre le mythe d’Attegia
--> Conan Doyle, Camille Flammarion, Juvisy et autres mystères
Les habitants et leurs représentants politiques prirent à nouveau connaissance de la présence présumée de « ceux du dessous » un matin de printemps de l’année 1998, lorsqu’ils lurent le message (visiblement inspiré des manifestes rosicruciens) imprimé sur les affiches placardées pendant la nuit sur tous les mûrs des villes d’Athis-Mons, Juvisy et Paray-Vieille-Poste :


« Nous, ressortissants de la Cité du Dessous, la vénérable et très ancienne principauté d’Attegia, faisons séjour visible et invisible dans cette ville, pour convier nos semblables à penser différemment les lieux où nous vivons et nous mourrons. Réinventons la ville, réouvrons les vieux souterrains au fond desquels nous puissions nous exprimer sans contraintes, et de retour à la surface faisons nous connaître, de peur que quelqu’un ne veuille à nouveau nous faire disparaître »


Depuis, les rumeurs vont bon train, mais personne ne s’est jamais vraiment posé la question des motivations d’une mystérieuse conjuration qui tente de faire croire en l’existence d’une immense ville souterraine, alors que l’on estime le nombre d’habitants actuels de cette cité troglodyte a une cinquantaine tout au plus. Des personnes ont bien tenté d’avancer quelques hypothèses pour expliquer ce renouveau d’engouement pour les légendes locales et tombèrent d’accord sur un certain nombre de points. L’une des explications mise en avant est la faiblesse de l’offre culturelle en Essonne. Les populations y seraient portées, ici plus qu’ailleurs, à s’inventer leur propre folklore. Cette analyse sociologique en vaut une autre mais n’explique en rien la provenance exacte de cette mystérieuse communauté imaginaire qui fait discrètement parler d’elle. Est à remarquer qu’Attegia se manifeste depuis que la RATP a décidé de faire passer son tramway sous terre au niveau de l’observatoire Camille Flammarion, ou quand des souterrains sont éventrés et laissés à ciel ouverts dans la ville limitrophe de Paray-Vieille-Poste (du fait d’un choix technique erroné de foreuse d’une des entreprises désignées par la ville pour creuser le sous-sol). Mais de quelle manière Attegia se manifeste-t-elle exactement?


En avril 2002 la fraternité focalisera à nouveau l’attention sur elle par le bais d’Internet, nouveau vecteur de rumeurs urbaines. Depuis, plusieurs dizaines d’habitants affirment être en contact depuis de nombreuses années avec les « habitants du dessous », « ceux d’Attegia » par le biais d’échanges électroniques quotidiens. L’un d’eux s’est même mis en tête de cartographier la ville souterraine. Pour l’instant, le seul souterrain dont il a pu « prouver » l’existence est celui qui part de l’établissement scolaire Saint-Charles d’Athis-Mons et qui débouche à plusieurs kilomètres de là sous l’observatoire astronomique Camille Flammarion de Juvisy. Autant dire que cette découverte n’a rien d’un scoop : on sait depuis longtemps que le célèbre scientifique Camille Flammarion (19ème siècle) avait l’habitude de « faire tourner les tables » dans les souterrains de son observatoire de Juvisy en compagnie de l’écrivain Conan Doyle lui aussi féru de spiritisme (à tel point que l’inventeur du très rationnel personnage de Sherlock Holmes s’est mis à croire aux fées !).


Heureusement, Camille Flammarion, lui, renia en quelques sortes ses croyances occultes, non sans avoir étudié très scientifiquement les phénomènes : toutes les manifestations observées lors des séances de spiritisme ne seraient, d’après lui, que le produit des cerveaux des médiums, tout ne serait qu’autosuggestion. Les férus de sciences occultes oublient un peu vite cet épisode quand ils clament l’appartenance de Flammarion à leur communauté. Il est vrai que le scientifique avait longtemps fréquenté les milieux occultistes parisiens, et signait des « livres psychiques » sous le prénom évocateur d’Hermès.


L’histoire se complique néanmoins devant la lettre que Camille Flammarion écrivit avant de mourir au Premier Ministre Canadien Mackenzie King avec qui il entretenait depuis de longues années une correspondance secrète : « J’ai quatre-vingts ans, mais je projette encore de nombreuses et passionnantes recherches. Il nous faut consacrer du temps aux morts, aux âmes errantes qui hantent certains lieux comme ceux dont je vous ai parlé. Il faut le faire méthodiquement, à la lumière de la raison. Je m’y suis attelé à travers l’écriture de mon nouveau livre Les Fantômes et les Sciences d’observation, d’après les études que j’ai menées sur ce que je désigne comme étant des émanations spirites souterraines : l’apparition que je vous ai contée d’une femme tout habillée de blanc dans la résidence des De Courcel n’en est qu’un exemple. Le livre n'est pas encore achevé mais qui je sais qu’il secouera le milieu scientifique par les révélations que vous savez. Je pense qu’il sera édité sous un pseudonyme qui deviendra célèbre longtemps après mon départ vers les astres ».


On ne saura jamais rien de ces révélations : Camille Flammarion décède le 3 juin 1925 mais plusieurs athégiens soupçonnent Flammarion de s’être abrité derrière le pseudonyme de Fulcanelli qui ne serait que ni plus ni moins que son nom posthume. Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons nous étendre sur le sujet. Mais tout le monde aura compris les implications de cette hypothèse.


Tous ces petits mystères ont fait d’Attegia le lieu idéal pour que ce développent les rumeurs les plus folles. Par bien des aspects, on pourrait rapprocher le cas d’Athis-Mons avec l’affaire de Rennes-le-Château.


(NOTE :


Rennes-le Château


Bérenger Saunière (1852-1917), curé de Rennes-le-Château est le protagoniste principal de l’affaire. Il débute sa carrière ecclésiastique en 1879. Il est nommé à Rennes-le-Château en 1885. Dès 1887, Saunière décide d’entreprendre des travaux de restauration dans son église délabrée. Selon la tradition, lors de la réfection de l’autel il découvre dans la cavité d'un pilier quelques parchemins. Peu de temps après, lorsque l’on procédera au repavement de la nef et du chœur, l’abbé met au jour aux abords de l’autel, toujours si on se réfère à la tradition, une "oule " remplie de pièces d’or. Dès lors, le prélat réalise des constructions d’envergure. Ainsi, en quelques années, Saunière se retrouva riche à millions et se constitua ainsi un important et coquet domaine. Dans cette région au passé mouvementé, on en est venu très vite à parler d’un mystérieux trésor. D’où Saunière tira-t-il véritablement les sommes nécessaires pour réaliser ces travaux monumentaux ? C’est là que qu’on voudrait qu’il y ait un mystère.


L’administration diocésaine somma bientôt le prêtre de rendre compte de ses colossales dépenses. Saunière, qui ne put justifier la provenance de ces revenus, se vit, après un procès retentissant, privé de ses fonctions ecclésiastiques en 1909. Cette histoire tomba dès lors plus ou moins dans l’oubli.




Mais soudain dans les années 1960, le public apprenait par la Dépêche du Midi, l’histoire rocambolesque de l’abbé Saunière et des liens que cette affaire entretient avec une société secrète traditionaliste et élitiste (« le prieuré de Sion »), qui n’est rien d’autre qu’une association loi 1901 crée dans les années 50 dont le nom est inspiré d’un bien réel prieuré depuis longtemps disparu. L’association se revendique comme une puissante et séculaire société secrète, source de tous les mystères de l’Histoire de France et du monde : les descendants du Christ, le Saint-Graal, les cathares, les templiers, les francs-maçons, tout y passe. L’association loi 1901 du Prieuré de Sion aurait eu par le passé comme Grand-maîtres (Présidents de Conseil d’Administration, en fait) des personnalités aussi prestigieuses que Léonard de Vinci, Victor Hugo, Jean Cocteau, Claude Debussy (la liste n’est pas exhaustive et c’est à mourir de rire).


Depuis presque 40 ans l’affaire Saunière ou le Mystère de Rennes-le-Château provoque un engouement mondial énorme auprès du grand public : près de 30 000 visiteurs se rendant chaque année dans ce petit village d’une centaine d’habitants. C’est assurément le plus gigantesque canular du vingtième-siècle. Car Rennes-Le-Château est en effet un canular politique d’ampleur nationale monté de toute pièces par des mystificateurs de la droite extrême française manipulés par les services secrets américains durant la guerre froide : l’objectif était d’infiltrer les milieux ésotéristes (réseaux et discrétion : tout ce qui intéresse les espions) afin de créer en Europe un réseau de lutte anticommuniste clandestin en cas d’invasion communiste (réseaux Gladio ou Stay-Behind). Quoi de mieux pour attirer ceux qui aiment le secret que d’inventer, par le truchement de la rumeur et de légendes fabriquées de toute pièce, qu’une société secrète toute puissante et omniprésente ? Le Prieuré de Sion était né. Il est à mettre en lien avec toute la franc-maçonnerie templière d’extrême-droite qui sème des morts partout elle passe et dont les derniers épisodes seraient les tueries de l’Ordre du Temple Solaire


Le prieuré de Sion a bien entendu attiré tout ce que la France comptait de réactionnaires qui voyaient par la même occasion dans le Prieuré de Sion un excellent outil de propagande pour rendre populaire l’idée d’un retour à un Etat autoritaire sous l’égide d’un chef unique descendant du Christ en personne (sic !), secret historique dont la mystérieuse société secrète du « Prieuré de Sion » serait dépositaire. Le canular a été habilement médiatisé grâce à la manipulation très subtile, et complaisante, de journalistes de la B.B.C. (les pieds nickelés britanniques de l’investigation historique : Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln) menés par le bout du nez dans une sorte de jeu de l’oie dont les indices, mêlant vérités et mensonges historiques, étaient très habilement disséminés par les spécialistes de la guerre clandestine et de la désinformation des services secrets occidentaux mis dans le secret par les Américains. Il faut cependant préciser que l’ennemi communiste, en face, utilisait les pires méthodes de désinformation, de fourberies et de mensonges pour le compte d’un régime cauchemardesque dont il était légitime de craindre qu’il s’empare de l’Europe Occidentale. Mais en a t-il seulement eu l’intention ? Il faut se référer ici aux historiens qui, par ailleurs, sont peu nombreux à se pencher sur les dérapages de la guerre clandestine américaine menée contre le camp soviétique dans les démocraties européennes. Quoiqu’il en soit, le canular Rennes-le-château marche toujours à plein. La légende s’auto-alimente. Des centaines de sites Internet français et américains, tous plus fantaisistes les uns que les autres, exposent leurs théories, pourtant toutes bien moins fantastiques que la réalité. Le Prieuré de Sion existerait toujours et son siège aurait été transféré à Barcelone. Les spécialistes américains de la guerre psychologique et leurs collaborateurs français qui l’ont inventé doivent encore en rire dans leur tombe - La plupart des personnes qui y ont participé sont effet toutes mortes. Parmi elles quelques personnalités de lettres ou de la politique ayant eu de belle carrière, comme Alain Poher qu’on dit lié au Prieuré de Sion. A ce titre, cet ancien président du Sénat vint plusieurs fois en compagnie du maire d’Athis-Mons accueillir à l’aéroport d’Orly la reine de Cornouailles, parraine des pardons bretons organisés par le Cercle Celtique d’Athis-Mons qui faisaient fureur dans les années 60-.


FIN DE NOTE)


Bien entendu, l’ampleur et les objectifs (inavoués) de la mystification Rennes-le Château ne sont en rien comparables avec Attegia . Mais l’analogie entre Athis-Mons et Rennes-le-Chateau est intéressante car les deux affaires partagent également ce point commun qu’elles se basent toutes deux sur des croyances populaires (un roi caché, l’explication de la marche du monde par des forces occultes). C’est la raison pour laquelle ces légendes rencontrent un si large écho dans le public.


Car Athis-Mons a également était l’objet de légendes incroyables liées par exemple aux superstitions touchant les mondes souterrains : une société occulte, l’apparition d’un mystérieux « homme en noir » et celle d’une « dame blanche » qui n’est pas sans rappeler l’affaire de Pavelas.


L’Affaire Pavelas : exemple de croyances populaires


Le 20 mai 1981, vers 0h30, quatre jeunes âgés de 17 à 25 ans aperçoivent à un croisement une auto-stoppeuse d'une cinquantaine d'années, portant un imperméable ainsi qu'un foulard blanc. Ils lui proposent de l'amener jusqu'à Montpellier. Elle acquiesce d’un signe de tête, sans dire un mot. La voiture repart. Mais soudain, elle s'exclame « Attention au virage, attention au virage ! ». Le conducteur, surpris, lève le pied, mais c’est alors à ses deux copines à l’arrière de crier : la femme a disparu alors que la voiture roule toujours à 90 km/h, portières fermées... Abasourdis, les quatre amis décident d'aller tout raconter à la police, qui après de nombreux interrogatoires, concluent à la sincérité des jeunes : dans leurs témoignages les jeunes ne se contredisent jamais, ils ne s'intéressent pas au spiritisme ni à aucun sujet de ce genre, et évitent toute publicité autour de cette affaire.


Canular, hallucination collective ou fantôme ? Les fantômes n’existent pas, l’explication est donc ailleurs. On remarquera que (comme dans les évènements d’Athis-Mons) les faits semblent provenir d’un conte ou d’une légende : L'apparition se manifeste vers minuit, heure propice aux fantômes. Le lieu d'apparition est situé à un croisement de routes traditionnellement choisi (dans les films fantastiques par exemple) par les créatures surnaturelles pour se manifester (symbolisme d’un « passage » entre l'Ici-bas et l'Au-delà); enfin, la « femme en blanc » correspond à une figure classique des fées du folklore européen. L’affaire de Pavelas a en fait tout simplement défrayé la chronique en raison de la cohérence des témoignages des jeunes gens et de leur apparente sincérité.






Dans le cas d’Athis-Mons, ce qui surprend, c’est le nombre de personnes qui ont été témoins et qui racontent sensiblement la même chose, mis en relation avec la quasi-absence de traces écrites relatant les évènements, et la durée des faits (quarante-deux ans !), si on accepte une possible analogie entre les faits de 1944, 1950, 1986 et 2001. Mais restons en là avec la pensée analogique si chère à ces illuminés qui prétendent expliquer la marche du monde en reliant des faits qui n’ont rien à voir entre eux, et entrons enfin de plein pied dans « les étranges évènements d’Athis-Mons ».








Ecrit par Tessa, le Vendredi 17 Septembre 2004, 17:34 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Anonyme
07-07-06 à 22:01

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