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Attegia, Ed Wood (=Max Castle) ,"The Orphans", la Trilatérale, les Illuminattis et quoi d'autre ?
--> Attegia nous envoit des textes de plus en plus fadas : qu'est ce qui leur prend ?
J'ai pris connaissance de ce texte en rapport avec Attegia et j'y ai retrouvé trace d’un concept cher à J.L. BORGES : l'"invention d'une invention". Ce texte en effet une thèse délirante, une invention, dont la caractéristique est d’être composée de faits qui sont totalement réels. Seule leur mise en forme est à mon avis oeuvre de fiction. Vraisemblablement le fruit d'un groupe d'activistes anti-désinformation qui s’abritent sous le pseudonyme de Johnatan Moonfleet, ce texte s’inscrit dans la lutte secrète engagée par le Trest contre Attegia. Cette guerre clandestine entre deux sociétés secrètes s’effectue bien entendue par le biais d’organisations intermédiaires. Aux Etats-Unis, le Trest s’abrite par exemple derrière « The Orphans », une secte néonazie d’inspiration cathare dont le célèbre cinéaste Max Castle (plus connu sous le nom d’Ed Wood) a fait partie avant d’en rejeter violement les dangereuses théories et de dénoncer leur infiltration dans le milieu cinématographique hollywoodien.

Bien sûr, ce groupe n'existe pas et ce texte est de la désinformation. Il s'agit en quelque sorte d'un texte anti-conspirationniste conspirationniste; Dès lors que l'on est prévenu, il est intéressant à bien des égards, notamment sur l'analyse qu'il fait des liens entre Hollywood et le Pentagone. (excusez la traduction parfois maladroite que j'en ai faite) :


"Pourquoi suis-je convaincu qu’Attegia est un mythe inventé pour tester la crédulité du public ? » par Jonathan Moonfleet(le texte a été publié sur certains sites sous le nom de Bioy Casarès, c’est selon)

Un éclairage important est apporté sur cette affaire par un prétendu scénariste d’Hollywood dans une interview qu’il a accordée sous le couvert de l’anonymat à un site Internet américain alter-mondialiste qui a été aujourd’hui fermé par les autorités américaines. Dans cette interview, ce mystérieux scénariste expose cette version très plausible des faits : « The Attegia Controversy » serait un canular du groupe franco-américain « F. FOR FAKE » regroupant scénaristes et écrivains luttant contre la propagande et la falsification du réel, et notamment opposés aux préparatifs de la guerre contre l’Irak (à laquelle la diplomatie française s’opposait alors vigoureusement). Un des objectifs de F FOR FAKE était de lutter contre la collaboration des milieux cinématographiques hollywoodiens avec la machine de guerre américaine.

En effet, depuis les horribles attentats du 11 septembre 2001, Hollywood et le Pentagone font bon ménage. Dans les mois qui suivirent, le vice-président américain, Dick Cheney, et le secrétaire d'Etat à la défense, Donald Rumsfeld, s’affichèrent à la première du film d Ridley Scott « La Chute du faucon noir » et des cassettes du film furent envoyées aux bases américaines à l'étranger. D’autres films bénéficièrent de l’intérêt de Washington : « Nous étions soldats » et « La Somme de toutes les peurs » ont eu droit au même traitement officiel et furent même projetés en privé à George W. Bush, Donald Rumsfeld, Condoleezza Rice et plusieurs cadres du Pentagone. Pour le film « La Somme de toutes les peurs » l’équipe du film avait bénéficié de l’aide exceptionnelle de la CIA et du Pentagone qui leur avait laissé l’accès à des données classées « confidentiel ». Chaque partie y gagnait : le film peut se targuer d’être hyper-réaliste et la CIA et le Pentagone, en contrôlant étroitement son contenu, peuvent utiliser le film pour leur recrutement.

Peu après les attentats du 11 septembre, l'Institute for Creative Technologies de l'université de Californie du Sud, largement sponsorisé par le Pentagone, organisait plusieurs meetings avec le scénariste Steven De Souza auteur de « Piège de cristal » et de « 58 minutes pour vivre », et des réalisateurs comme David Fincher (« Seven », « Panic Room ») ou l’auteur de nanars fascisants Joseph Zito (« Delta Force », « Invasion USA», « Portés disparus »). Le but de ces réunions, menées par le général Kenneth Bergquist, était d'imaginer des scénarios d'attaques terroristes et de mettre au point une éventuelle réplique, ce que conteste F. FOR FAKE. Pour eux, ces réunions avaient un autre but. « Quand on voit le niveau actuel d’imagination des scénarios de la grosse machine hollywoodienne, on a dû mal à imaginer que l’armée puisse en tirer un quelconque bénéfice. Ils n’ont pas besoin de nous pour cela. Ces réunions n’ont pour but que de donner envie aux réalisateurs d’être dans les petits papiers du Pentagone. Ainsi, aucun d’eux n’aura envie de faire un film vraiment réaliste où la politique de défense américaine serait montrée sous son vrai jour. En effet, les militaires ont eu des suées froides quand ils ont appris que le film « Couvre-feu » se louait comme des petits pains après le 11 septembre. Dans ce film, une vague de terrorisme commis par des islamistes fanatiques ravageait New-York. La détention secrète par l’armée américaine du chef du réseau terroriste, un barbu ressemblant étrangement à Ben Laden, était la cause des attentats. Ce scénario ambigu et étrangement prémonitoire était beaucoup trop réaliste pour le Pentagone qui ne voulait pas que l’exemple se reproduise. Les militaires ont fait du gringue aux cinéastes pour qu’ils leur livre désormais des spots de pubs pour l’US ARMY, par des trucs qui fassent trop réfléchir le bon peuple. C’est l’unique raison des réunions de l'Institute for Creative Technologies. C’est une action concertée de la part des militaires qui s’inscrit dans un processus beaucoup plus large de contrôle de tous les flux d’information. Le cinéma est ici considéré comme un flux a traiter selon les préceptes de l’ « information warfare » et de l’ « information dominance ».

Cela dépasse l’entendement. Les enjeux autour du cinéma ne sont rien d’autres qu’une énorme bataille livrée par un empire pour maintenir sa domination sur le monde en s’accaparant tout ce qui peut agir sur les (in-)consciences. Ce n’est pas une vue de l’esprit que de dire cela mais le résumé d’une stratégie folle élaborée sous les apparences de la raison par des spécialistes de la guerre clandestine. Le plan dans son ensemble vise à maintenir une insécurité permanente dans la tête des gens : insécurité planétaire, insécurité intérieure. La diffusion à grandes échelles de théories conspirationistes fait par exemple partie intégrante de ce plan d’insécurisation généralisée. Le sentiment d’incertitude crée dans les consciences amènera naturellement les gens à se réfugier dans des valeurs conservatrices, martiales et sécuritaires livrées clefs en main par des hommes politiques au service d’intérêts économiques puissants aux mains desquels Hollywood n’est qu’une arme parmi d’autres.»

Le groupe F. FOR FAKE dénonce non seulement la collaboration entre le Pentagone, la CIA et l'industrie du film en tant que telle, mais aussi la manière dont Washington semble élaborer sa stratégie de communication en fonction de certains films hollywoodiens. F. FOR FAKE accuse par exemple le Ministre américain de la justice John Ashcroft d’avoir attendu le lundi suivant le deuxième week-end d'exploitation de « La Somme de toutes les peurs » pour annoncer l'arrestation du terroriste Abdullah Al-Mujahir, de son vrai nom José Padilla, lié à Al-Qaida, qui fomentait un attentat proche de celui qui se produit dans le film. De plus, F. FOR FAKE affirme que si John Ashcroft se trouvait justement à Moscou au moment de cette annonce, cela ne devait rien au hasard, mais à la volonté de faire écho à la fin du film « La Somme de toutes les peurs », où la coopération russo-américaine sauve le monde du chaos. Mêler le vrai au faux pour créer une réalité conforme aux fantasmes de l’administration Bush. Telle serait la stratégie..

L’idée qui a présidé à la création de F. FOR FAKE était, au départ, d’écrire un roman à clefs en mettant à contribution une vingtaine d’auteurs américains et français. Le roman devait s’employer à montrer combien la réalité pouvait être manipulée. Pour ce faire, ils s’étaient mis dans l’idée de démontrer que les thèses développées par un ancien ministre de la défense allemand mettant en doute la réalité de l’attentat contre le Pentagone de 11 septembre 2001. Cette thèse avait rencontré un succès d’édition en raison de la manipulation incessante de la réalité par les médias face à laquelle les opinions publiques devenaient méfiantes, prêtes à croire aux plus folles théories.

l’ancien ministre allemand avait repris cette du complot, déjà popularisée par un site fantaisiste français, à l’intérieur de l’appareil de renseignement américain pour des visées pétrolières, thèse inspirée par l’écrivain James Grady dans son roman « Les trois jours du Condor » adapté au cinéma par Sidney Pollack. Le héros du roman y découvrait l’existence du complot à travers la lecture d’un roman d’espionnage ! Cette farce cynique inspirée du livre de Grady, nous en apprenait d’ailleurs plus sur les dessous de la géostratégie mondiale que n’importe quel grand quotidien dont certains collaborateurs illustres émargent par ailleurs pour les services de renseignement US.

Le FAKE s’était donc donné pour objectif de dénoncer la manipulation de l’information. Un des arguments du pool de scénaristes était que « si un seul type comme Andréas Von Bullow peut induire en erreur des millions d’autres en niant la réalité des attentats du 11 septembre, que penser du pouvoir de tout le système de propagande américain qui comprend le Pentagone, la Maison blanche et l’ensemble des grands médias dont la Fox-News avec son « indice quotidien de probabilités d’attentats » est le plus ignoble représentant ? »

D’après F. FOR FAKE, le temps semblait en effet venu où une poignée de personnes bien placées et disposant de budgets illimités pouvaient se croire permis de tromper la planète entière en lui inventant une autre réalité, un « film », dont l’industrie de la communication seraient les dociles projectionnistes. Telle était leur thèse.

Les scénaristes américains et français se mirent donc à inventer un canular, mais très vite des dissensions apparurent au sein du groupe. Les Français devinrent arrogants, hautains, et prétendaient à une supériorité intellectuelle sur leurs homologues U.S. qui voulaient eux privilégier l’efficacité sur la réflexion. Comble de l’ironie, très vite, il s’avéra que plusieurs membres des onze scénaristes français étaient des agents d’influence de l’Organisation de renseignement américain Information Awareness Office (IAO) dont la devise est sans ambiguïtés sur ses objectifs : « Scienca est Potentia » : « Savoir c’est pouvoir ».

La parution de Attegia fut donc retardée. L’idée d’un livre aurait depuis été abandonnée et se serait transformée en projet de documentaire-fiction sur les délires impérialistes de l’Amérique. L’idée de base est très simple : ne rien inventer des faits, mais imaginer l’interprétation à leur donner pour mieux dénoncer l’absurdité de la réalité. F. FOR FAKE voulaient inscrire leur documentaire dans la veine de cette tradition des cinéastes anglo-saxons qui, depuis « Citizen Kane » d'Orson Welles, utilisent régulièrement le documentaire pour accréditer une thèse ou un récit de pure invention. Fausses bobine d'actualités de « Citizen Kane » où l’on voit le fictif magnat de la presse Charles Foster Kane aux côtés de figures historiques, images d'archives pour « Zelig » de Woody Allen qui manipule les faits en entremêlant réalité et fiction puis avec« Accords et Désaccords » qui retrace la biographie imaginaire du guitariste de jazz Emmet Ray. En 1999, le vrai-faux documentaire « Le Projet Blair Witch » (Daniel Myrick et Eduardo Sanchez) raconte la fin cauchemardesque de trois jeunes étudiants en cinéma partis enquêter sur un mythe maléfique, à travers des rushes que la police aurait retrouvé dans la forêt. « Forgotten Silver » de Peter Jackson s'inscrit dans la même veine, à mi-chemin entre comédie et hommage poignant à un faux cinéaste. On soupçonne par ailleurs Peter Jackson de faire partie d’Aategia. Pour preuve, le titre de la deuxième partie du « Seigneur des Anneaux » qu’il a réalisé, (« Les deux Tours ») qui sont une claire allusion aux Twins Towers.

Les français ne sont pas en reste avec William Karel qui a rapporté de Los Angeles « Hollywood » un documentaire « mensonger » (collection « Voyages, voyages » d'Arte) plein d'anecdotes incroyables et fausses sur les USA où on y apprenait par exemple comment, au nom de la phobie anti-tabac, des films mythiques comme « Casablanca » ou « Le Faucon maltais » avaient été expurgés des scènes où le héros, Humphrey Bogart, avait une cigarette aux lèvres, et truffé de fausses interviews jouées par des comédiens... L’expérience Karel sera renouvelée avec « opération Lune » un documentaire qui développe la thèse que les américains n’ont jamais marché sur la lune. A l’occasion de la diffusion de ce documentaire, les tests effectués par Arte ont montré que malgré les affirmations les plus délirantes du film, un bon nombre de cobayes ont « marché » pendant les trois quarts, voire les quatre cinquièmes d’ « Opération Lune ». Cela fait froid dans le dos quand on sait le nombre de documentaires tendancieux diffusés chaque année sur les chaînes de télévision et présentés comme des vrais documentaires.

notes de Moonfleet :
En France, la dérive est très nette, les médias ont basculé de l’autre côté de la barrière durant la campagne présidentielle de 2002 : comme aux Etats-Unis, certains producteurs d’infos spectacles mettent sur le marché audiovisuel des vrais faux documentaires destinés à faire peur aux classes moyennes et à les rendre accrocs aux images de la violence dite quotidienne. Le comble a été atteint au cours du magasine d’actualités « City zen » consacré aux policiers d’élites produit par Willem de Solnunterdis. On y voyait, entre deux interpellations, des policiers parisiens interviewés paisiblement dans leur famille, et pratiquement hissés au niveau de super-héros. Le problème, c’est que l’équipe de tournage avait assisté, et tourné, des scènes de ratonnades avec ces policiers-délinquants. La chaîne de télévision les avait censurées au montage, menaçant les témoins d’informer les policiers mis en cause qu’il y avait des témoins non-complaisants (sic !). Ce magasine, appelons-le « City zen » n’avaient pas hésité à diffuser, par exemple, des images scandaleuses d’un célèbre chanteur noir en train de frapper son animal de compagnie. La chaîne s’était justifiée en affirmant que c’était là de l’information (sic !). Mais ces dérapages de la télévision française sont le quotidien de la télévision américaine. A tel point que pour « F. FOR FAKE », une grande majorité des documentaires américains diffusés à la télé ne sont pas plus vrais que le« documenteur » « Opération Lune » de Karel. Pas même un reflet de la réalité mais une illusion totalement fabriquée à partir de bouts de réalité. Du cinéma, en somme.

Attegia semblent donc être né du projet un peu de fou de scénaristes des deux bords de l’Atlantique qui s’est mis en tête de dénoncer avec les mêmes armes que leurs adversaires les illusions qui voudraient s’affirmer comme réelles et tout particulièrement ce complot permanent d’esprits pervers et paranoïaques qui dénoncent avec violence les complots qu’ils ont eux-mêmes inventés.

L’une des cibles du groupe « F. FOR FAKE » sont les sites Internet américains qui développent les théories conspirationistes et dont l’univers paranoïaque a été porté à l’écran par le feuilleton « X-Files ». Fake affirment qu’un certains nombres de ces sites sont créés de manière occulte par des membres de groupes d’extrême-droite émargeant aux frontières de services secrets militaires très puissants dont le but est de saturer le public d’informations falsifiées sur la marche réelle du monde. Les buts de ces manœuvre seraient multiples : d’abord tester à grande échelle le degrés de manipulation des opinions publiques. Ces opérations auraient également des objectifs politiques fascisants comme saper la confiance des peuples en la démocratie, pour mieux imposer dans les consciences l’idée d’un nécessaire retour à l‘Etat totalitaire conforme aux mentalités des militaires qui les ont mis sur pieds.

Des membres des services secrets militaires américains en question agiraient en sous-main à travers des organisations d’anciens agents spécialistes de la guerre clandestine manipulant les milices patriotes d’extrême-droite dont l’idéologie irrationnelle était le terrain fertile idéal pour développer des programmes de « manipulation de masse ». Car le concept, et le désir, qui guident certains à mener ce genre d’action est la certitude que les consciences des peuples peuvent être dirigées par une poignée d’hommes.
Selon FAKE, une illustration des origines de cette théorie délirante s’est incarnée en la personne du psychiatre américain Ewen Cameron qui théorisa dans les années 1950 que « le contrôle comportemental était la plus puissante, et la plus discrète manière d’exercer le pouvoir ». Selon lui, la manipulation mentale était la solution aux problèmes des menace d’« abâtardisation et de dégénérescence nationale nés du laxisme génétique source de la montée de la délinquance aux Etats-Unis ». En effet, et ce qui suit sont des faits avérés et pas uniquement des affirmations de FAKE, dans les années 60, le docteur Cameron fut chargé par le directeur de la CIA Allen Dulles d’un programme secret visant à mener des recherches sur la manipulation de l’esprit humain. Ce programme autorisait les expériences terminales, c’est à dire le meurtre médical. Le Canada fut choisi comme territoire d’expérimentation : il n’était pas question de torturer de bons américains. L’opération fut baptisée M-K-ULTRA et intégrée au projet M-K-DELTA, plus tard intégrée à M-K RESEARCH, supervisée par le Technical Service Staff de la CIA. Parmi les victimes, des civils innocents. La CIA dû verser en 1988 750 000 $ à neuf citoyens canadiens qui ont servi à leur insu de cobayes aux délires du directeur de la CIA et au monstrueux Dr Cameron qui ressemble étrangement, par son absence totale d’humanité, aux psychiatre du film « Le Silence des Agneaux », Hannibal Lecter.

Les théories paranoïaques du psychiatre Cameron ont été remises au goût du jour sous l’administration Reagan par une fange ultra-réactionnaire d’activistes de l’extrême droite américaine agissant dans les milieux interlopes des services de renseignements, de l’industrie de l’armement, de la politique et de la haute-finance. L’arme suprême que cette idéologie antidémocratique est la manipulation mentale des masses, manipulation non plus par le biais de la psychiatrie, mais par l’information et les médias. Selon cette nouvelle version de la théorie, on peut diriger des millions de personnes à leur insu en manipulant scientifiquement l’information à tous les niveaux ?. Ces techniques exigent une vision globale de l’architecture informationnelle à traiter : il ne s’agit pas de diffuser un seul gros mensonge mais des milliers de petites informations fausses ou manipulées afin que ce soient les récepteurs du message eux-mêmes qui aboutissent aux conclusions conformes aux émetteurs occultes du message manipulé. Le renseignement, les opérations clandestines, la désinformation, ne sont qu’une partie des armes de la manipulation des consciences. Le délire apparent que prennent certaines parties visibles ces manipulations ne doivent pas occulter qu’elles sont pensées de manière très rationnelle. L’activité d’un Lyndon Larouche aux Etats-Unis, d’un Jacques Cheminade en France, et du « Parti Ouvrier Européen » des années 70-80, sont à ce titre très bien décryptés par René MONZAT dans son livre « Les Droites Extrêmes ». Ceux qui diffusent les théories du complot ne sont par exemple pas forcément des illuminés inoffensifs. Leurs « délires » ont des objectifs insoupçonnés comme par exemple de camoufler des opérations secrètes… en les dévoilant au grand public. Car, quelle meilleure cache pour cacher une clef sinon un trousseau de clefs ?

Par exemple, quel meilleur moyen pour des militaires de camoufler des recherches non votées et par conséquent non autorisées par le Congrès américain et d’empêcher une enquête sénatoriale sur d’éventuelles fuites ? Tout simplement en discréditant l’objet de l’enquête avant même que quelqu’un ait eu l’idée d’enquêter. Exemple : L’armée américaine finance illégalement un projet de recherches sur un nouveau type d’avions invisibles et détourne des fonds publics au profit de l’entreprise d’aviation X? Les services de désinformation de l’armée montent de toute pièce une histoire où l’entreprise X est accusée d’avoir construit une soucoupe volante à partir des débris d’un OVNI qui s’est écrasé ans les années 50 et que l’armée a secrètement conservé depuis. L’histoire dilue savamment des détails parfaitement exacts dans un récit totalement délirant : quel sénateur, juge ou journaliste aurait envie de se ridiculiser en développent une thèse qu’une campagne de presse savamment orchestrée accuserait d’être inspirée par des théories conspirationistes depuis longtemps diffusée sur le web ?

Autre exemple : on a vue tout à l’heure que le FAKE évoquait le psychiatre Ewen Cameron et le programme MK-ULTRA qu’il dirigeait pour le compte de la CIA ; ces faits sont réels. Mais ces faits sont pourtant intégrés aux théories conspirationistes pour qui MK-ULTRA n’a plus de secrets. Récemment, je lisais ceci dans un site qui prétendait à juste titre lutter contre les délires conspirationistes :

« On a récemment découvert l'existence de programmes secrets consacrés à des expériences de contrôle mental, connus sous le nom de code " MK " (pour " Mind Kontrol "). Le plus connu d'entre eux, " MK-Ultra ", impliquait l'usage de LSD : on est en plein Stephen King (cf. Charlie) ! Du coup, " l'Agence " se retrouve souvent associée aux théories conspirationnistes, souvent les plus extrémistes et les plus tordues. On ne prête qu'aux riches… »

Le ton utilisé par le rédacteur de ce site est ironique et laisse clairement entendre qu’il se moque à juste titre des allégations conspirationistes. Dans un sens , il a raison, car ces théories sont fausses, mais dans un autre il a tort car le projet de recherche de la CIA MK-ULTRA a réellement existé et bénéficié de moyens considérables (se référer à l’excellente enquête du journaliste Gordon Thomas « Enquêtes sur les manipulations mentales »). Ce programme de recherche en techniques de « lavage de cerveau » a été expérimenté sur des personnes non-consentantes qui ont dû subir des séances d’électrochocs, et ingérer à leur insu de puissantes doses de produits chimiques tel que le LSD-25. Le fait que ces faits soient évoqués dans les théories de la conspiration n‘est pas une raison pour qu’ils soient niés, car c’est peut-être là le but caché de ces théories : Camoufler des vérités inavouables derrière un tissus de mensonges, faire en sorte que ces mensonges soient identifiés comme tels afin que les vérités qu’on y a cachées pour ne pas qu’elles soient révélés soient elles aussi identifiées comme des mensonges et quelles perdent donc de leur nocivité à être révélées.

Dénoncer les théories conspirationnistes exigent d’être précis, didactiques, presque maniaques dans son souci de démonter les rouages de la falsification du réel. Le politiquement correct, l’approximation, le relâchement intellectuel et l’inculture historique sont les alliés des conspirationistes et ces caractéristiques sont hélas partagées par l’ensemble de la presse américaine et française qui ne voient dans ces thèses que des rumeurs urbaines émanant de l’inconscient populaire. Que ces thèses soient matière à exploration sociologique pour spécialiste des mythes modernes, c’est une chose. Que c’est rumeurs soient le véhicule de stratégies politiques et idéologiques devraient attirer d’autres types d’analyses.

FAKE prétend que si la CIA est si souvent impliquée par la littérature conspirationniste, ce n’est pas parce qu’elle est la seule agence de renseignement américaine, loin delà. Il en existe des dizaines d’autres dont certaines bien plus secrètes et plus importantes. D’après le FAKE, la CIA (agence civile) est bizarrement devenue l’objet des rumeurs conspirationistes à des périodes de son existence où elle était en conflit avec d’autres agences de renseignements américaines (militaires) qui la trouvaient par exemple trop « pro-communiste ». Il faut entendre par-là que certains militaires ne comprenaient pas les subtilités géopolitiques dont la CIA s’embarrassait. Un conflit de culture en somme, dont le président Nixon a par exemple fait les frais : un mystérieux informateur surnommé « Gorge Profonde », fit des révélations aux journalistes du Washington Post sur des magouilles bien réelles du gouvernement. Ces révélations déclenchèrent le scandale du Watergate et poussa le président américain à la démission. « Gorge Profonde » (dont nombre d’éléments suggèrent qu’il s’agissait en réalité du chef d’Etat-Major Alexander Haig) appartenait à cette même caste ultra-réactionnaire des service secrets militaires américains pour qui le très à droite Nixon était un gauchiste (sic) et Kissinger un représentant de l’internationale judéo-bolchévique (re-sic !). C’est la politique étrangère américaine du tandem Nixon-Kissinger qui déplut à cette caste. Il ne la trouvait pas assez agressive. D’où le Watergate. Ce fut une sale période pour la CIA : tous ses petits secrets furent déballés sur la place publique, petits secrets que l’on retrouve évidemment dans la littérature conspirationiste.

Il faut donc toujours se poser la question de savoir à qui profite la diffusion d’une rumeur, surtout quand elle expose une théorie du complot. Il n’y a pas de fumée sans feux, le canevas de départ de ces théories s’appuient parfois sur des faits réels mais dont l’interprétation a été sciemment manipulée pour remplir des objectifs précis. Ces objectifs peuvent être financiers, politiques, idéologiques, ou tout cela à la fois quand il y a collusion d’intérêts.

L’un de ces objectifs, par delà le profit financier immédiat, peut-être par exemple sur le long terme de saper toute confiance des citoyens dans leurs représentants politiques, et donc dans la Démocratie, ce qui a pour conséquence d’affaiblir le pouvoir politique face au pouvoir économique (« laissez faire le marché, ils se contrôle tout seul » murmurent en chœur les multinationales). Cette action de discrédit de la politique aux yeux des citoyens peut viser à inciter la classe politique à assouplir le contrôle démocratique de l’économie au bénéfice des financiers ou des industriels, ou idéologiquement à préparer les citoyens a un retour à un Etat totalitaire dirigé par une caste d’élus autoproclamés.
A un autre niveau, on retrouve ce schéma de manipulation dans la vision de la politique exposée par les grands médias. En France, par exemple, les trois des plus grandes chaînes de télévision (TF1 , Canal +, M6) appartiennent à de grands groupes industriels comme Vivendi ou Bouygues. Or ces groupes industriels font une grande partie de leur chiffre d’affaires avec des marchés publics. Nombre d’affaires de corruption ont été liées à l’obtention de ces marchés. Or, dans les journaux de ces chaînes télés, la vision de la politique donnée à voir au citoyen est soit anecdotique, souvent médiocre (des homme qui se battent pour le pouvoir) ou bien révoltante : des hommes politiques corrompus dont le visage est exposé à la légitime vindicte populaire. Jamais une vision saine de la politique n’est donnée à voir. Et rarement le visage du corrupteur n’est montré ni même mentionné puisqu’il s’agit évidemment des dirigeants des groupes industriels qui possèdent les télévisions, et qui en ont d’ailleurs pris le contrôle pour avoir ce pouvoir d’arroser sans être arrosés, de corrompre et de dénoncer le corrompu sans jamais être accusés d’être les corrupteurs. Les corrompus font l’objet d’un « matraquage », les corrupteurs sont juste « mentionnés ».

Sans parler de complot, on retrouve ici le même schéma de manipulation des masses utilisé par certains lobbys réactionnaires très puissants qui diffusent des théories de la conspiration. Pour résumé, ce sont souvent ceux qui dénoncent le complot qui complotent. Notons que les objectifs visés sont toujours à plusieurs coups et qu’ils peuvent apparaître contradictoires en fonction des différents acteurs qui y sont associés, ce qui rend très difficile leur analyse d’un point de vue extérieur.

Néanmoins, ces théories de la conspiration que l’on retrouve par milliers sur le web sont pour la grande majorité le fruit de personnes isolées qui y croient sincèrement, souvent des « patriotes chrétiens » américains chez qui le schéma d’une manipulation mondiale fait résonance. Ces théories sont une vision paranoïaque d’un monde complexe et difficile à saisir en raison du phénomène de globalisation économique qui a en a bouleversé toutes les grilles de lecture. Ces visions conspirationistes permettent à ceux qui y croient un décryptage facile de la marche du monde. Le problème, c’est que cette vision est fausse, même si certains de ces éléments sont vrais et occultés par « l’information officielle ». L’influence, notamment dans l’organisation financière du monde, de sociétés secrètes comme The Bohemian Club, ou d’organismes de réflexion comme la Trilatérale, le Groupe Bilderberg, ont en effet une réalité concrète, et leur influence dans la globalisation forcée du monde est certaine. Pourtant, seules les presses d’extrême-droite les dénoncent comme totalement opaques et antidémocratiques (sic !). On peut comprendre pour un individu qui n’a pas de culture politique qui s’est fait prendre par la théorie conspirationiste qu’il est facile de voir dans ces institutions un lieu de complot mondial.

Les théories du complot naissent du sentiment que l’élite planétaire cache des choses inavouables aux peuples, ce qui est en partie vraie, et les extrêmes-droite (et parfois les extrêmes-gauches, dans une moindre mesure) utilisent ces arguments justes pour en donner une interprétation fausse, malhonnête et manipulatoire dans le but de saper la crédibilité des démocraties. Dénoncer des corrompus qui profitent de la démocratie et accuser la démocratie de n’être bonne qu’à créer des corrompus, ce n’est absolument pas la même chose.

La connaissance, c’est établir des distinctions entre les choses puis établir quelles relations existent entre ces choses. L’éducation, la culture politique et médiatique des citoyens au sein d’un système démocratique où la liberté d’expression est un droit inaliénable se trouve au cœur du problème. Ne pas y répondre, c’est s’exposer aux pires conséquences. Il ne faut jamais sous-estimer la puissance de l’Irrationnel ! La force de ces théories du complot est qu’elles offrent une forme d’« éducation politique » à celui qui tombe dedans. Elles agissent comme une « révélation ». Elles ont une dimension mystique pour celui qui les découvre. D’un coups, il peut expliquer la marche du monde, et se situer par rapport aux forces qui sont en jeu : il a l’impression d’avoir un pouvoir, et donc d’exister. Ces théories agissent comme une drogue dure : la raison seule a beaucoup de mal à les vaincre. Car dans cette vision déformée du monde, tout est suspect et donc tout est preuve du complot et argument de la théorie. Comme le résume bien une certaine Donna Kossy Kooks dans son A Guide to the Outer Limits of Human Belief : « Les thèses conspirationistes sont comme des trous noirs ; elles expliquent tout, aspirant les faits comme un trou noir aspire la matière. Et, comme les trous noirs, chaque théorie de la conspiration ouvre sur un autre univers qui, paradoxalement, existe à l'intérieur du nôtre. »

En Europe, rappelons qu’il y a soixante ans seulement, une clique de cinglés s’est emparée démocratiquement du pouvoir. Cette clique a su habilement manipuler les consciences grâce à un discours irrationnel. Cette clique a bouleversé l’histoire de la planète en 12 ans de temps seulement. Cette clique de malades a fait entasser par millions dans des camps des hommes, des femmes et des enfants pour les asphyxier industriellement avec du gaz mortel pour ensuite brûler leurs cadavres dans des fours construits à cet effet ! C’était il y a si peu de temps qu’on en pleurerait de voir que l’élévation du niveau global d’intelligence humaine n’est pas le but recherché par les pouvoirs politiques et médiatiques. La connaissance est devenue une marchandise. La vérité, un enjeux de pouvoir. Une arme aux mains d’intérêts privés. Lee réel appartient aux marchands qui s’en servent pour vendre des guerres. Comme le résument assez bien John Arquilla et de David Rundfeldt, spécialistes de la guerre en réseau (netwar) à la Rand Corporation, et dont on devrait mieux écouter leurs théories visionnaires de « noopolitique » : « Ce n’est plus celui qui a la plus grosse bombe qui l’emportera dans les conflits de demain, mais celui qui racontera la meilleure histoire ».

La dissuasion nucléaire n’est en effet plus l’arme absolue de Washington pour imposer ses vues aux autres pays sur les échiquiers géopolitiques, économiques, culturels et sociétaux. Seule une maîtrise absolue de la production de connaissances en amont (universités) et en aval (Internet, médias audiovisuels, dont le cinéma) peut leur assurer une légitimité durable sur le contrôle de la marche du monde. Cette conception instrumentale de la connaissance signe l’arrêt de mort de toutes les théories humanistes qui ont contribué à éclairer le monde d’un peu de justice et annonce une ère glaciaire dans l’histoire du développement humain. Car le développement de la guerre informationnelle, de la guerre cognitive, pose cette question fondamentale :
qu’advient-il du monde si ces techniques sont utilisées contre la démocratie par des personnes guidées par le désir d’une prise de contrôle totale du pouvoir pour des motifs idéologiques ou tout simplement financiers? Car, comme on va le voir à travers les thèses du FAKE, la mise en pratique de la guerre de l’information est une priorité aux Etats-Unis et elle est à œuvre depuis de longues années déjà. Des fanges des services secrets les utiliseraient à leur propre bénéfice, notamment en direction des populations civiles, par exemple à travers la diffusion des thèses conspirationistes.

Malgré la généralisation de pratiques stratégiques regroupées sous l’appellation de guerre de l’information, ce domaine n’est pas envisagé en Europe à la juste mesure de sa puissance. Un des versants les plus innovants de ce type de manœuvre consiste en la manipulation ou l’altération des symboles et de la connaissance. Cette pratique née aux Etats-Unis dans la communauté militaire, avant d’être transposée dans la sphère économique a été baptisée guerre cognitive. Les guerres du cognitif opposent des capacités à connaître et produire ou déjouer des connaissances. Les sciences cognitives portent sur l’ensemble des sciences qui concernent la connaissance et ses processus (psychologie, linguistique, neurobiologie, logique, informatique). La définition que nous donnons de la guerre cognitive est donc la manière d’utiliser la connaissance dans un but conflictuel.

Aux Etats-Unis, plusieurs instituts spécialisés poursuivent des recherches en information warfare et information dominance. La réflexion des dirigeants s’est depuis longtemps polarisée sur les problématiques de maîtrise de l’information. Cela pourrait s’expliquer par le bilan négatif tiré de la guerre du Vietnam où le poids de la presse a pesé dans l’issue du conflit. Mais l’explication est à la fois plus globale et plus complexe. Les Etats-Unis sont en effet placés devant un contexte stratégique inédit. Sans rival militaire, ils souhaitent assurer durablement leur suprématie en se présentant comme les maîtres du monde.

Depuis les attentats de New York et Washington, la Maison Blanche affirme de manière autoritaire la domination sécuritaire des Etats-Unis sur les affaires du monde et le rôle de modèle joué par l’économie américaine dans la mondialisation des échanges
Les théoriciens du Pentagone disent officiellement que leurs réflexions sont essentiellement axés sur les low intensity conflicts (LICs), ainsi que sur les opérations autres que la guerre comme les interventions civilo-militaires, opérations de pacification fondées sur le social learning. Mais il faut rajouter à leurs préoccupations un autre enjeux majeur dont ils ne font pas état : la stratégie de séduction diplomatico-économique (soft strategy) destinée à faire accepter par le monde entier le modèle américain.

Car ce que redoute le plus les dirigeants américains actuels, bien plus que des attentats type World Trade Center, c’est la perte de puissance américaine suite à l’émergence progressive d’un empire concurrent tel que l’Europe. Un empire dominant ne supporte jamais la remise en cause de sa suprématie militaire ou diplomatique, c’est la leçon de l’Histoire. Toute l’attitude américaine après le11 septembre 2001 découle de ce fait. Oussama Ben Laden et Saddam Hussein n’ont jamais été les cibles de Washington, ils n’ont été que des prétextes, ou plutôt des aubaines, pour les Etats-Unis dans leur volonté de continuer à s’assurer une hégémonie politique, diplomatique, économique et militaire. Dire que la guerre en Irak n’avait de but que des visées pétrolières est un simplisme.

La réalité est tout autre, mais cette vérité n’est jamais énoncée car depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis sont à la fois officiellement alliés de tous les Etats d’Europe occidentale, et officieusement leur plus grand adversaire économique. Il leur faut « inventer une histoire » une lecture du monde, la faire accepter au plus grand nombre, afin d’imposer leurs vues, et donc leur domination. Le meilleur moyen pour y parvenir est de s’imposer comme modèle : la maîtrise de l’information trouve ici son rôle.
Dans cette optique, les Américains ont fait état, à partir de 1997, du concept clé d’information dominance leur objectif. Dominer l’information.
Défini comme le déploiement dans l’espace qui garantit les moyens de contrôle, de prévention, de préemption et de coercition, cette doctrine aurait la vocation de « façonner le monde par l’harmonisation des pratiques et des normes internationales sur le modèle américain
. Contrairement à ce que veulent croire les gouvernement européens, faute de conseillers intelligents, cette refonte de la pensée stratégique américaine ne s’arrête pas à un jeu d’usure diplomatique mais c’est une véritable guerre que leur livre les Etats-Unis par le biais d’ une multiplicité d’acteurs : Journalistes français et conseillers ministériels achetés par CIA, infiltration des administrations par de sectes contrôlées par les américains, infiltration de la franc-maçonnerie, Réseau Echelon, production cinématographique hollywoodienne offensive, etc. L’originalité de ce combat est que tout le monde fait comme s’il n’avait pas lieu. La confrontation de puissance entre les Etats-Unis et l’Europe se fait dans le silence absolu. Un silence qui coûte beaucoup à l’Europe qui n’a pas pris conscience qu’il allait lui falloir se battre avec les mêmes armes. Il en va de la préservation de son modèle de société.

Cela concerne par exemple les modes d’alimentation, dont la culture fast food n’est pas forcément désirée par les sociétés du sud de l’Europe. Ce clivage profond donne lieu à une forme de guerre par l’information qui se décline depuis plusieurs années à travers la polémique sur les normes agroalimentaires que les lobbies anglo-saxons veulent imposer à l’Union européenne. La société Monsanto a par exemple subi de sérieux déboires dans l’affaire des OGM. Les Etats-Unis continuent d’en faire payer le prix fort aux européens sur d’autres secteurs.

On le voit, la guerre cognitive est un facteur essentiel de la domination américaine. Les Européens croient encore que la guerre de l’information ne relève que du seul champ militaire, alors que ses sphères d’applications sont politiques, économiques, culturels et sociétaux.

Aux Etats-Unis, les principaux Think Tank américains, en liaison avec les Départements concernés, mènent des recherches destinées à sécuriser la circulation informationnelle du pays. En parallèle, ils développent des travaux moins médiatisés, tel que le perception management, qui consiste à rechercher les meilleurs moyens d’améliorer la perception de l’hégémonie américaine sur le plan diplomatique, économique, scientifique et culturelle par les autres pays.

Il serait temps que l’Europe prenne la mesure des enjeux. Sur le plan culturel, par exemple, la France, pays où la culture est vantée comme une priorité, la diminution des moyens donnés aux représentations françaises à l’étranger traduit le vide qui tient lieu de politique. Alors que partout dans le monde les Etats-Unis renforcent leurs actions à caractères culturelles, le Ministère des Affaires Etrangères français sabre ses budgets culturels. A Madagascar, ou en Côte-d’Ivoire, durant les troubles récents, on a vu des milliers de manifestants brandir des drapeaux américains offerts par l’ambassades des Etats-Unis. Cela peut paraître anecdotique, mais ces images de foules brandissant la bannière étoilée comme un symbole de liberté ont fait le tour des télévisions africaines. Il s’agissait bien entendu d’une stratégie menée dans le cadre de la guerre cognitive visant à affaiblir l’image de la France dans les zones concernées.

On le voit, la France, et l’Europe, ont encore un long chemin à parcourir avant de rattraper leur retard sur la maîtrise du risque informationnel. La multiplicité des champs d’actions est éloquente : cultures informationnelles des Etats membres à décomplexifier, connaissances et savoir-faire en intelligence économique à homogénéiser, apprentissage du travail en réseau à développer, marché privé de l’information à organiser, retard des administrations publiques à combler, nécessité d’une prise de conscience sociétale européenne des enjeux. C’est LE défis majeur de l’Europe : réussir l’entrée dans la société de l’information, sous peine de voir les entreprises européennes acculer au bord du gouffre. En effet, la majorité d’entre elles n’a même pas conscience d’être l’objet de manœuvres concertées d’intelligence stratégique américaines.
L’Europe a besoin d’affirmer une volonté stratégique de contre-dominance qui consiste, en cas d’agression avérée, à recourir à des techniques subversives identiques susceptibles de causer des dommages au moins aussi importants à l’agresseur. Cela suppose au préalable la maîtrise de principes élémentaires issus de la tactique, ce qui est loin d’être le cas. Il ne s’agit pas de céder la tentation du discours anti-américain dénué de toute réflexion sur l’absence de volonté européenne d’affirmation de sa puissance offensive. Il faut toutefois grader à l’esprit que toute tentative frontale européennes de dénoncer l’agressivité américaine sera systématiquement taxée d’antiaméricanisme primaire par les agents d’influence de l’hyper puissance (des journalistes pour la plupart). C’est de bonne guerre.

Mais le développement de la guerre cognitive, et sa maîtrise par des agences de renseignements américaines pose le problème du contrôle de ces techniques : on a vue par le passé comment les Etats-Unis avaient mené des opérations de guerre clandestine en Europe (Les réseaux Stay-Behind) ou en Amérique Latine. On a vue comment des membres des services secrets s’étaient affranchis du congrès pour commettre des actes illégaux (Irangate) dont la production et la distribution de drogue est un exemple honteux : l’essor de la cocaïne aux Etats-Unis est le fait d’une partie de forces spéciales clandestines américaines. Or tout est réuni aujourd’hui pour que de tels faits deviennent la norme sous couvert de la lutte contre « les forces du mal ». En Amérique Latine, par exemple, la coopération américaine en matière de lutte anti-drogue est devenue prétexte à des opérations militaires américaines illégales.

Les technique de la guerre cognitive sont donc déjà utilisées a grande échelle par des factions du renseignement américain à travers les théories de la conspiration. Le gouvernement Bush l’utilise comme son prédécesseur William Clinton. Les médias américains s’associent sans complexes à cette politique impériale. La guerre de l’information est à l’œuvre, ce n’est pas une abstraction. C’est une gigantesque entreprise de bétification des consciences, une foire à gaver les humains de pensées médiocres, individualiste, malsaines et agressives. C’est le royaume des marchands.
« Le règne des fils de putes affirment sans détours les F. FOR FAKE.

S’adresser à des millions de personnes grâce à la technologie est un privilège que possèdent aujourd’hui les grands groupes de communication: qu’en font-ils ? Une gigantesque foire où l’on vend pêle-mêle des serviettes hygiéniques, des produits minceurs, des hamburgers, des armes et des hommes politiques, avec des film au milieu. Aucune visée éducative, aucun soucis de qualité. Des gens croient aujourd’hui que le gouvernement américain a signé un pacte avec les extra-terrestres.
En an 2000, ils étaient des millions à se réparer au grand « bug » qui annonçait l’apocalypse. Mais ils se laissent berner par Bush. Qu’est ce qui se passe dans la tête de notre grand peuple américain ? Un bug certainement. Trop de pubs, trop de peur entretenue par les médias. Faire peur aux gens pour ne pas qu’ils se rendent compte que leur pouvoir a été confisqué, générer de l’angoisse pour pousser les gens à se réfugier dans la consommation excessive de produits et de services. C’est ainsi que la société américaine, et plus généralement occidentale, est constituée. Insécuriser les gens pour qu’ils consomment, ce n’est pas une vue de l’esprit, rien d’idéologique dans cette affirmation : quand vous avez le blues, vous mangez plus ou plus mal, vous vous acheter des fringues, des jeux vidéos, vous allez chez le coiffeur : vous achetez des biens et des services. On nous conditionne simplement pour cela sur notre échelle. Ils ont décidé de maintenir le peuple dans un état de dépendance aux promesses de sécurité en freinant les projets d’éducation qualitative des masses. Aux Etats-Unis, la jeunesse ne connaît pas l’Histoire du monde. Les gosses apprennent qu’il y a eu une grande guerre en 1945 en louant le DVD de «Il faut sauver le Soldat Ryan ».

Par contre, ils sont des millions à croire aux Illuminatis, théories de la conspiration inventées et partiellement véhiculées par l'extrême-droite, -américaine plus particulièrement- notamment par The John Birch Society. Leur essor a été mondial. L’ensemble des extrêmes droites occidentales se sont emparées de ces thèmes dont la matrice commune est « Le Protocole des Sages de Sion » remis au goût du jour en fonction d’où se place celui qui véhicule la théorie.

Mais grâce à l’Internet l’audience de la Théorie du Grand Complot dépasse largement le cercle des droites extrêmes : grand public, jeunes, extrême-gauche, Ufologues et mouvance islamistes s’adonne aux joies de l’explication simpliste du monde par la Conjuration des Illuminatis et chacun l’accommode à sa sauce. Les grandes lignes du complot reste les mêmes et ils sont des millions de personnes à croire en l’existence des Illuminais dont l’origine est un jeu.

Ce qui est intéressant à étudier dans ce phénomène inquiétant c’est que cette contamination des esprits est, l’illustration parfaite de la puissance de l’information falsifiée dans un contexte de société de réseaux.

Comme nous l’explique le FAKE (expert puisque créateur des mythes d’Attegia) le jeu mythique intitulé Illuminatti, apparu en France en 1987 et créé par Steve Jackson, met en scène 8 illuminés : les Gnomes de Zurich, les Illuminés de Bavière, les O.V.N.I., le Réseau, la Secte des Assassins, les Servants de Cthulhu, la Société de Discorde et le Triangle des Bermudes qui représentent, dans un but satirique, différents lobbies, groupes de pressions ou activistes qui existent réellement. Le jeux les présente comme des marionnettes aux mains de « supérieurs inconnus » qui veulent diriger le monde : les Iluminattis. Le jeu se base sur certains évènements historiques réels comme l’Illuminisme :

A l'origine, les illuminés de Bavière, créé en 1776 par le bavarois Weishaupt, est un groupuscule politique ésotérisant, mêlant révolte contre l'ordre établit et fanatisme anticlérical. Weishaupt, féru de rituels occultes, voulait que ses adeptes s'infiltrent dans la franc-maçonnerie afin d'y mener une révolution mondiale. L'ordre des illuminés recrutait dans toute l'Allemagne. Il se propagea dans toute l'Europe du siècle des lumières, en même temps que la franc-maçonnerie. Le but ultime des Illuminés était de rendre l'homme à l'état de nature, en supprimant la propriété privée, la religion, la morale, tout détruire pour reconstruire une société sans classes.

Ce qui précède est historiquement vrai. Cependant, certaines personnes, dont la raison a été altérée par la paranoïa ou le manque de culture, ont fait croire et croient que les illuminés n'ont jamais cessé d'exister, qu'ils ont simplement changé de nom et de pays, qui ont déclenché la révolution française, qu’ils se sont établis aux Etats-Unis et qu'ils ont aussi déclenché la guerre d'Indépendance, que ce n'est pas le visage de George Washington qui apparaît sur le billet de 1$ américain, mais celui d’Adam Weishaupt. Bref, des milliers de personnes croient que les Illuminés, contrôlent aujourd'hui le monde !

Voici dons le plan des Illuminatis auxquels croient beaucoup de gens :
Les comploteurs auraient ourdi un plan machiavélique pour dominer le monde. Usant de la haute-finance et de la politique, ils seraient à l’origine de tous les conflits qui ravagent la planète. En dressant les hommes les uns contre les autres, ils chercheraient à susciter, par dépit, une volonté d’unité planétaire. Ne resterait plus alors aux conspirateurs qu’à prendre la tête de ce « nouvel ordre mondial » par l’intermédiaire de l’Organisation des Nations Unis qu’ils contrôlent déjà entièrement.

Tous ces objectifs auraient été élaborés dès 1773 : préparer la voie pour leur Gouvernement Mondial unique jusqu'à la fin du XXème siècle au moyen de trois guerres mondiales. Cet objectif est connu depuis le 19ème siècle et a été exécuté (la troisième guerre mondiale est en cours depuis les années 1950 : c'est la guerre économique et la Mondialisation. Ce plan de longue haleine a été poursuivi depuis deux siècles par des personnes différentes, grâce au soutien économique de trusts financiers. Des adeptes de l'idéologie ont été recrutés au cours du temps grâce à des sociétés secrètes oeuvrant dans les hautes sphères des finances et des politiques. La grande majorité des classes dirigeantes influentes et des multinationales feraient partie de ce plan d'envergure mondiale. Et on est en plein délire, et ce n’est pas fini :

Parmi ses membres supposés, on trouve aussi bien la NSA, la CIA, Clearstream, Moon, le Vatican, l’Eglise de Scientologie, le Prieuré de Sion, les Rose-Croix, les Francs- Maçons, les adorateurs de Lovecraft, les Black Panthers, le Bohémian Club, Skulls and Bone, le Ku Klux Klan. Leur plan de pourrissement mondial : créer une société mondiale décadente grâce à l’apologie des loisirs, de la pornographie, des drogues, du sport, accessibles à toutes les couches de la société. Grâce aux ondes à basses fréquences (ELF, VLF, EF) l'individu peut être influencé, à commettre des meurtres de personnes gênantes par exemple, après avoir entendu des « voix », comme cela aurait été le cas avec les adeptes de l'Ordre du Temple Solaire persuadés qu'un ange leur parlait et que le Graal leur apparaissait dans les airs... Une nouvelle religion serait en gestation pour manipuler les esprits. Bientôt aura lieu un grand spectacle son et lumières où l'image de Dieu apparaîtra par le bais des OVNIS, parlant aux hommes dans leur langue et annonçant sa venue et l'avènement d'un nouvel âge grâce à l’arrivée d’un messie planétaire.

Toujours selon ces théories folles, on prépare depuis des décennies le public à cet événement en produisant par exemple des films comme « Rencontres du Troisième Type » qui auraient été inspiré d’événements réels décrits par le Professeur Hynek auteur du rapport « Blue Book » sur les OVNIS pour l’armée américaine. Cette portion de la théorie s’appuie sur quelques éléments réels : Hynek a été consultant sur le film « Rencontre du 3ème Type » et il a travaillé sur le « blue book ». Le fait que le réalisateur du film, Spielberg, soit un juif n’est évidemment pas un hasard pour ces théoriciens abjects de l’absurde pour qui l’antisémitisme est une vertu éclairante de la marche du monde.

De nombreux sites idéologiquement orientés vers l’extrême-droite parlent d’un « Livre jaune» pour désigner la source de leurs immenses savoirs, « livre jaune » qui n’est rien d’autre que la réactualisation des fameux « Protocoles des sages de Sion », faux le plus nauséabond de l'Histoire qui sert de bible aux antisémites de toute la planète et qu’on trouvait encore très récemment sur les stands du Front National Français ou dans les mosquées de certains pays musulmans.

Le Nouvel Ordre Mondial, tel est donc le but des Illuminati. Ils y travaillent notamment au sein d'un certain nombre d'institutions plus ou moins occultes qui existent réellement et dont l’élitisme et l’absence de transparence sont sources de biens des délires paranos: le Groupe Bilderberg, la Commission Trilatérale ou le Council for Foreign Relations.

Pour ce qui est de la Bilderberger, c’est une invention de Phyllis Schlafly, compagnon de route du très raciste sénateur d'extrême-droite (Barry Goldwater.

Phyllis Schlafly, dans son livre "A Choice Not an Echo" paru en 1964, écrivait que le Prince Bernhard des Pays-Bas avait, en 1954, invité d'éminents politiciens et intellectuels américains et européens à lui venir en aide en vue de constituer un gouvernement mondial.
Ce groupe aurait décidé de se baptiser Bilderberger, en hommage à l'hôtel hollandais où s'était tenue sa première session. Mais le groupe aurait succombé aux attraits du communisme mondial et avait élaboré un plan pour attiser haine et désordre en Amérique pour permettre aux soviétiques de dominer la planète...

Le mythe Bilderberger alimente le plus souvent la propagande d'extrême droite et mènent toujours à des groupes ou groupuscules fascistes, en particulier le fameux Liberty Lobby américain, spécialisé dans l'antisémitisme et la négation des crimes nazis contre l'humanité.

les Illuminatis, au même titre que le CFR, le MJ-12, la conspiration Aquarius, la Trilatérale, font partie de cette rhétorique paranoïaque.

Ces organisations contrôleraient tous les échelons du gouvernement américain et aurait mis au pas la diplomatie des Etats-Unis dans un sens d'abord favorable au communisme : cette rhétorique s’est traduit dans les faits par les attaques portées par les services secrets militaires américains contre le gouvernement Nixon. Ces services secrets, d’un penchant naturellement réactionnaire, trouvaient que la politique d’ouverture de Kissinger vers la Chine, ainsi que l’ensemble de la CIA, étaient d’inspiration communistes (sic). Ils alimentèrent la presse de secrets inavouables de l’administration Nixon (affaire Watergate).

Une fois le communisme effondré, les tenants de la conspiration réactualisèrent leur vision en attribuant au Grand Complot la volonté d’établir un gouvernement totalitaire mondial rempli de camps de concentration gardés par les Casques Bleus de l'ONU avec l'aide, selon certains "ufologues" illuminés de la "lunatic fringe", des Extraterrestres de Roswell, puis par le mythe d’une internationale terroriste ilsmiste dirigé par une seule et même structure.

La grande force de ces théories est d’asséner que ce Grand Complot se cache derrière tous les protagonistes du pouvoir. Cet argument permet de décrypter tous les conflits comme la conséquence et la preuve évidente de l’existence de la Conjuration. Comme c’est un complot, les traces n’existent pas : on ne peut pas prouver qu’il existe, mais on ne peut pas prouver qu’il n’existe pas non plus. Le Grand Complot est partout, omniscient, surpuissant, son existence est ainsi décrit comme l’incarnation du Diable. D’ailleurs, Lucifer a son mot à dire dans ce grand délire puisque le Satanisme est évidement pratiqué dans les Sociétés Secrètes qui sont affiliées à la conjuration.

Quelle différence entre les théories conspirationistes et la réalité au sujet de ces organisations ? Et bien, il n’y pas de conspiration qui les unit, mais une même idéologie de classe qui les gouverne. Il n’y a pas de complot, mais collusion d’intérêts dont elles sont les lieux de réflexions. La nuance n’est pas un artifice, elle est ce qui sépare le délire de la connaissance. Aucune société secrète ne gouverne le monde. Il y a des lieux de pouvoir, mais en dernier ressort, ce sont les peuples qui font l’Histoire. Prétendre le contraire, c’est ne pas croire à la volonté du peuple (volonté un peu anesthésiée par le confort matériel dans les pays occidentaux, il est vrai…).

Il faut cependant s’abstenir de clouer au pilori ces théories. Elles traduisent un malaise et un désarroi face à la complexité du monde. Les discours complotistes traduisent une volonté de comprendre les mécanismes du pouvoir et d’autorité.

Il faut distinguer les théories des dominants (qui se sentent menacés par « la base », le peuple) et les théories des dominés (qui se trame veule savoir ce qui se joue « en haut »).
Que les théories complotisteS émanent du sommet ou de la base, ces théories s’appuient sur l’idée, parfaitement légitime, que le pouvoir politique ou économique s’exerce autrement que ce que les médias nous en montrent : les réseaux, les sociétés secrètes, les intrigues, les services secrets, y jouent un rôle primordial.

L’implication ahurissante en France de membres de la Franc-maçonnerie dans tous les énormes scandales financiers qui ont totalement décrédibilisés la République Française, le silence médiatique qui entoure cet état de fait, peuvent en effet donner l’illusion d’un grand complot, bien qu’ils ne traduisent en fait qu’un comportement de classe : celui d’une élite corrompue ou quand elle ne l’est pas, solidaire pour taire les exactions de ses membres.

Le monde est devenu si complexe que les imbrications politiques et économiques échappent même à ceux qui tiennent le pouvoir : politiques, PDG des grands groupes, think tanks de multimilliardaires, services secrets, lobbys, tout cela est vraiment très complexe, d’où le développement de l’ « Intelligence » économique particulièrement pour prendre la bonne décision.

Les décideurs produisent en fait plus de théories complotistes que la base la vision d’une Internationale terroriste développée par l’administration Bush est une théorie du complot : remplacés Al-Quaida par « Illuminatis » et on aboutit au même délire paranoïaque.

Lire à ce sujet l’article de Par Olivier Roy
Directeur de recherche au CNRS, a publié notamment L’Islam mondialisé et Les Illusions du 11-Septembre : le débat stratégique face au terrorisme, tous deux parus au Seuil en 2002

http://www.monde-diplomatique.fr/2004/09/ROY/11440

Que cette vision du monde soit opportunément alimentée dans les faits par des évènements tragiques peut aussi légitimement alimenter la théorie du complot car si le Grand Complot Mondial n’existe pas, cela signifie-t-il que toute idée de complot doit être bannie ? A force de combattre les théories délirantes de la conspiration mondiale, on a peut-être oublié qu’un complot est possible ? En somme : trop de complots tue le complot : ne serait-ce d’ailleurs pas là le but recherché par les auteurs de ce s théories ?

Autre question : ces théories sont-elles justement le fruit d’auteurs, où l’émanation d’un inconscient collectif populaire ? Parce qu’ils sont nombreux les spécialistes de tous poils à traquer les rumeurs populaires, mais quelles compétences ont-ils pour juger de la validité d’une théorie ?

Un sociologue peut-il juger une enquête comme celle d’Eric Laurent (La Face Cachée du 11 septembre) ? Il peut étudier l’impact de s ce livre, mais pas la validité des faits, pas plus que n’en a la compétence un journaliste spécialisé dans les médias comme Daniel Schneiderman.

Fake fait partie de ceux qui pensent que le meilleur moyen d’étouffer certaines vérités et de les divulguer au milieu d’invraisemblances et de théories débiles afin que la pression médiatique, le politiquement correct, la Bien–pensance conformiste s’occupe elle même d’étouffer, sans le savoir, certaines formes de vérités et d’ainsi accomplir le travail de formes de pouvoirs illégitimes et extrêmement dangereux. Si un seul des complots dénoncés par les chasseurs de complots illuministes s’avéraient vrais, quel crédibilité aurait-il aux yeux de « ceux qui savent » ? Aucune, elles seraient balayés d’un revers de main et les tenants des théories du complot y verraient la preuve du complot alors qu’il ne s’agit que d’incompétence. Le traitement de l’affaire Clearstream par les médias est à cet égard riche d’enseignement. Alors qu’était levé une des clefs du blanchiment d’argent mondial, les journalistes n’ont pas compris où jugé que le public n’y comprendrait rien. Edifiant.

D’un côté l’élite « autoproclamée »décide de ce que le public peut comprendre ou non et évacue les informations pouvant servir à décoder les mécanismes complexes de l’exercice du pouvoir (notamment l’articulation des liens politiques et économiques), et de l’autre, le public, persuadé à juste titres qu’on lui cache des choses, se rabat vers des théories délirantes s’appuyant sur de vrais informations.

Les Illuminatis sont l’aboutissement de l’irresponsabilité médiatique, politique et judiciaire. Ce qui est grave, c’est que, nous l’avons vu, les Illuminatis découle directement des théories de l’extrême droite. Nous assistons donc à la contamination des esprits par une pensée fascisante qui inocule sa vision du monde paranoïaque.

Le jeu Illuminatti illustre donc à merveille le pouvoir de la rumeur dans une société où s’enchevêtrent les réseaux d’informations et au sein desquels règne l’inculture généralisée. La diffusion de toutes thèses conspirationistes obéissent aux lois de circulation de l’information dont la maîtrise est un enjeux primordial pour l’Europe tant les Etats-Unis sont en avance sur la question.

Enfin, il convient de combattre les théories délirantes qui circulent sur le web car elles ne sont jamais inoffensives et portent en germe toutes les menaces qui pèsent sur l’avenir de la civilisation occidentale. Car la pensée précède toujours l’acte, et cette idéologie nauséabonde se diffuse à la vitesse du copier-coller et prend corps et caractère à travers les discours démagogiques du nouvel obscurantisme chrétien américain qu’il faudra dorénavant ajouter aux menaces du terrorisme fanatique musulman.

Les Illuminati, répétons-le pour ceux qui n’ont pas compris, n’existent pas. C’est un mythe. C’est une invention. Comme le Prieuré de Sion, comme Attegia, et aussi comme Marinus B. Willett, George Kaplan, Erwin Klinger, et comme, je suis tenté de le croire, le groupe « F. For Fake », toutes lés débilités de "Da Vinci Code" qui n'est qu'un plagiat de "L'Enigme Sacré " écrit par les pieds nickelés de l'investigation historique Michael Baigent, Richard Leigh, Henry Lincoln. Par conséquent il faut déduire qu'Attegia (cette mystérieuse société secrète anti-illuminatti) n'existe pas non plus.

C’est un produit de l’imagination. Cela vous parait indécent de l ‘écrire tant vous n’y avez pas cru un seul instant ? La grossièreté des thèses exposées, leur volonté manifeste de manipuler, ce n’était pas assez habile pour que vous tombiez dans le panneau ? Sachez qu’en la matière, la subtilité n’est pas forcément gage de crédibilité. Comme on dit vulgairement : « Plus la ficelle est grosse… ». Allons, ne soyez pas naïf, il y a dans ce monde des choses bien plus étranges que celles que je viens de vous conter et auxquelles des millions de personnes adhèrent et croient de toute leur âme. Alors, si les conspirateurs-faussaires du réel vous paraissent dangereux (ce qu’ils sont), si les abjects négationnistes et révisionnistes vous révulsent, je vous invite comme un exercice, à lire et relire toutes les littératures d’Attegia et à y débusquer le faux pour rétablir le vrai malmené par d’autres pour d’obscures raisons, sombres et secrètes comme certaines parties de nos in-consciences.

L’homme du 21 ème siècle est encore et toujours attiré par son pouvoir de destruction plus que par ses capacités infinies de création, encouragé en cela par les grands médias qui, tous résolument fascinés par le malheur, nous convainquent à notre insu que le réel n’est qu’horreur et tromperie, et que nous n’y pouvons décidément rien. C’est le plus gros mensonge qui soit car rien n’est écrit. La marche actuelle du monde ne repose que sur la résignation et l’ignorance que la plupart d’entre nous cultive par confort, afin de ne pas trop se poser de questions. Sachez qu’avec leur simple imagination, la plus puissante arme dont son l’esprit dispose, des millions de personnes sont entrain de mener une guerre contre les nouveaux obscurantistes et apporter des réponses à ces questions que l’on ne pose pas.

Une d’elle restera cependant en suspend, et c’est un peu celle que chacun de nous se pose, finalement : si tout ce dont je viens de vous parler est fiction, qui m’a inventé, moi, Jonathan Moonfleet ?
Et surtout : pourquoi ? »


Si vous voulez lire tout l'article, c'est ici :
http://tessa-quayle.joueb.com/news/29.shtml


Ecrit par Tessa, le Lundi 20 Septembre 2004, 22:41 dans la rubrique Actualités.

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